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La valse du V

(extrait)

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Le V est une vie, se révulse devant les divisions

Toujours il improvise, avise, se ravise et voile la raison

Il est né U, de l’unité, jusqu’à ce qu’il ait décidé

Ô volonté, de se faire V pour nous faire voir sa variété

 

Le V donne la vue, certes triviale et vulgaire

Mais une vue qui nous devance est vision pour les visionnaires

Une vue qui s’élève, la voyance des devins

Gare à l’aveuglement, que les yeux m’en soient témoins!

 

Le V est un visage, une vue vissée à son propre mirage

Et de ses lignes s’est revêtue, on en devine le rivage

Le V est une visée, entrevoir sans visière

L’âme invisible ensevelie dans les caves de sa chair

 

Le V est une voix, une vie qui fait ses vocalises

Des lèvres, elle s’évade, et rivalise avec la brise

Volage, la voilà qui s’envole!

Et lorsqu’elle se fait vacillante elle vocifère, même en plein vol

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Le V est une voyelle, une âme qui s’évapore

Vedette parmi les lettres, ses vœux apprivoisent le sort

Vouée aux entraves des consonnes, elle est virtuose et s’abandonne

Elle est un arc ou bien la flèche, l’un vaut bien l’autre, pourvu que cela résonne!

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Le V est un verbe, verve de l’écrivain, vain cri, gravité!

Des mots vauriens, des vautours qui dévorent les cadavres de nos idées

Ils évoquent, ils convoquent, vacarme, vocabule,

Valdinguent dans les virages, récidivent avec les virgules

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Le V est un vers qui cultive son expressivité

Le verbe n’est qu’un envahisseur, le vers délivre, nous fait vibrer

Mais quand bien même, svelte, frivole, le vers se livre, le vers s’envole

Vers son havre, sa poésie, versatile, il se déverse comme l’alcool

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